Le chauffage au bois est-il dangereux pour la santé ? Car le chauffage au bois, longtemps perçu comme une énergie naturelle et écologique, est aujourd’hui remis en question par de nombreux scientifiques. Dans une tribune publiée dans Libération, un collectif de médecins et associations de santé affirme que la combustion du bois est une source émettrice de polluants toxiques, comparables à ceux des moteurs diesel.
L’UFC-Que Choisir rappelle dans un article que les émissions de particules fines et de composés organiques volatils explosent lorsque le bois est humide ou de mauvaise qualité.
Les appareils récents, comme les poêles à granulés ou les chaudières labellisés «Flamme Verte», émettent nettement moins de polluants que les anciens appareils ou les cheminées ouvertes, qui n’utilisent en moyenne que 15% de l’énergie du bois pour chauffer.
Contrairement à l’idée reçue d’une neutralité carbone, la combustion du bois émet davantage de CO2 que les combustibles fossiles, comme le gaz ou le fioul, si l’on considère les cycles de renouvellement des forêts, d’après les chercheurs du GIEC cités dans Libération.
Si ces cycles sont perturbés par une surconsommation, la fonction d’absorption du carbone des forêts devient insuffisante.
Une étude publiée dans la revue Environment International montre même que l'utilisation d'un poêle à bois ou d'une cheminée augmente les risques d'attraper un cancer du poumon de 43% chez les femmes.
Suril Mehta, épidémiologiste au sein de l'Institut national américain des sciences de la santé environnementale et auteur principal de l'étude, a expliqué au journal The Guardian que la fumée provenant de ce chauffage au bois peut contenir des substances comme des hydrocarbures aromatiques polycycliques, du benzène ou d'autres polluants atmosphériques qui, émis en grandes quantités lors de la combustion du bois, sont extrêmement cancérigènes.
De plus, des particules ultrafines, également toxiques, passent à travers les filtres même les plus performants.
En Haute-Savoie, dans la vallée de l’Arve, les feux de cheminée représentent 70% des émissions hivernales de particules fines, contribuant à une surmortalité liée à des pathologies chroniques telles que l’asthme, les bronchites et les maladies cardiovasculaires.