Ce lit de cailloux d'une trentaine de centimètres déposés sous les rails, également appelé «ballast» (un nom d'origine scandinave apparu en 1844), sert avant tout à amortir les vibrations lors du passage d'un train.
Sans ces cailloux, les chocs répétés sur les rails se répercuteraient directement dans le sol.
Et alors?
Eh bien ce ne serait à la fois pas très agréable pour les passagers, mais surtout pour les personnes habitant non loin des voies ferrées.
Tous les bâtiments à plusieurs centaines de mètres à la ronde trembleraient en effet sans cesse à chaque passage des trains, subissant directement l'onde qu'ils dégagent.
Ces cailloux surpuissants (n'ayons pas peur des mots, ils empêchent tout de même que votre trajet soit semblable à un voyage passé dans une sorte de vibreur géant) ont bien d'autres avantages: ils sont facilement disponibles, ne polluent pas, ralentissent l'invasion intempestive de la végétation entre les voies et laissent ruisseler l'eau lors des intempéries, évitant la formation de grosses flaques et de boue sur la ligne.
Mais surtout, ils stabilisent le sol et les voies, évitant ainsi des déformations multiples dues au poids des trains.
Si un caillou ne peut pas faire grand-chose à lui seul, une fois empilés en nombre, ces derniers ont la capacité de rediriger les forces verticales qui lui sont appliquées, d'après Futura.
Dans le cas présent, c'est le poids du train (on parle de près de 400 tonnes pour certains TGV tout de même) qui est réparti sur le sol et ne pèse donc pas seulement sur les épaules des rails et des traverses (pièces qui permettent notamment de maintenir l'écartement des rails).
Ainsi, le sol ne se tasse pas, les voies ne s'affaissent pas et les passagers ont l'impression de glisser sur l'eau, sans même savoir que tout ceci est dû au concours de simples cailloux.