Les plastiques sont au plus bas avec un taux de recyclage de 24,5%. Problème : ils représentent plus de 60 des 107 milliards d’emballages vendus en 2022, d’après Citeo. Seuls 24% des plastiques sont recyclés en France.
Le retard a plusieurs causes. «Sur une bouteille d’eau, qui est un des emballages les mieux recyclés, il y a au moins quatre plastiques différents avec le bouchon, la bouteille, l’étiquette et la colle», détaille Lise Nicolas.
Même si les fabricants de biens manufacturés doivent s’acquitter d’une éco-contribution pour financer le retraitement de leurs produits, ces «industriels fabriquent des emballages selon leurs propres intérêts, et souvent impossibles à recycler», relève de son côté Juliette Franquet, de Zero Waste France.
L’addition de différents plastiques au sein d’un même emballage complique la tâche : «Plus les emballages sont complexes, plus il faut des machines performantes» pour séparer les différents polymères, précise Lise Nicolas.
Malheureusement, cet investissement dans des machines de haute technologie n’est pas possible dans tous les centres de tri français.
Pour Juliette Franquet, de Zero Waste France, selon là où l’on habite, «il y aura de 1% à 60% de chance qu’un déchet jeté soit recyclé».
Autre frein d’ampleur au tri des emballages plastiques : la recherche du moindre coût.
«Le problème du recyclage est avant tout financier et logistique, avant d’être technique, décrit Lise Nicolas.
Le recyclage, ça coûte de l’argent.
Sans réglementation, le prix de la matière recyclée est souvent plus chère que la matière vierge, qui est indexée sur le prix du pétrole».
Et sans personne pour racheter le plastique recyclé, la filière ne peut pas être rentable et les déchets non valorisés.
Résultat : ils sont soit enfouis, soit incinérés.